Couple / Frédéric Dard (1921-2000)
L’amour est une onde de bonheur
en cours de réalisation.
Frédéric Dard (1921-2000)
L’amour est une onde de bonheur
en cours de réalisation.
Frédéric Dard (1921-2000)
La douceur de ton âme en tes yeux se reflète,
La tiédeur nocturne nous caresse la peau
Car en cette saison il fait toujours beau,
Je prends entre mes mains ta douce et jolie tête.
Et en cette soirée qui pour moi est la fête,
Tu es là près de moi belle comme un joyau
Tu me prends dans tes bras, me serre tel un étau,
Je sens ton corps ardent dont je fais la conquête.
Je goûte ton sein blanc comme un fruit parfumé,
Habillé de soleil, ta peau douce est dorée,
Ma main suit la courbe perverse de tes reins,
Et ma lèvre effleure tes rivages en feu
Puis empli de désirs et d’amour je t’étreins,
Nos corps vont s’adonner à un sensuel jeu.
3 janvier 1967 : Pousser la concision à l’extrême, mais s’arrêter juste à temps, à la frontière de l’obscur. Le difficile est que ce qui est déjà obscur pour les uns est encore clair pour les autres. La lecture à plusieurs niveaux, comme on dit aujourd’hui, est une solution aristocratique et déplaisante. Il convient de chercher la transparence et, au lieu d’éblouir d’un soleil noir la masse, d’obliger les beaux esprits à découvrir ce que recouvrent des eaux claires et profondes. Folio n° 127, p. 41
L’hiver blanchit le dur chemin.
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.
La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée… –
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !
Et puis laisse ton cœur ouvert !
Le cœur, c’est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !
Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l’homme plein d’envie ;
Doute du prêtre et de l’autel ;
Mais crois à l’amour, ô ma vie !
Crois à l’amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l’amour, tison du foyer !
A l’amour rayon des étoiles !
Aime et ne désespère pas,
Dans ton âme où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.
La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l’indulgence pour autrui,
Éponge des fautes lavées.
Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s’éclaire de ce qui brûle.
A ces démons d’inimitié,
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse-leur en pitié
Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.
La haine, c’est l’hiver du cœur.
Plains-les! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !
Garde ton amour éternel.
L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel,
Ne retire rien de ton âme !
Mer majeur du désir où s’échauffe, avant la nuit,
l’odeur de vulve des eaux basses.
Une même vague par le monde, haussant,
roulant l’hydre amoureuse de sa force…
Et du talon divin, cette pulsion très forte et qui tout gagne.
Amour et mer de même mit, amour et mer au même lit…
Saint-John Perse, Amers.
Ouvre tes mains, et prends ce livre : il est à toi.
Ce livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi,
Ce livre qui contient le spectre de ma vie,
Mes angoisses, mon aube, hélas ! de pleurs suivie,
L’ombre et son ouragan, la rose et son pistil,
Ce livre azuré, triste, orageux, d’où sort-il ?
D’où sort le blême éclair qui déchire la brume ?
Victor Hugo (1802-1885) , Les Contemplations.
Les femmes n’ont point de caste ni de race ;
leur beauté, leur grâce et leur charme
leur servent de naissance et de famille.
Leur finesse native, leur instinct d’élégance,
leur souplesse d’esprit sont leur hiérarchie
et font des filles du peuple les égales
des plus grandes dames.
Guy de Maupassant (1850-1893) – La Parure – 1884