posts de mai 2011
Marc Twain (1835-1910)
Le nom du plus grand des inventeurs : accident.
Daniel Cordier (1920- : Alias Caracalla
Je me souviens de scènes pénibles, à Pau, après l’annonce de la capitulation du roi des Belges. Dans la rue, les passagers des voitures immatriculées en Belgique étaient insultés. La population refusait de les héberger, de les nourrir et se jouait d’eux en ricanant. Certains, se vantaient de leur vendre 5 francs une carafe d’eau du robinet : le prix d’un repas ! Gallimard, 2009, Folio, n° 5206, p.91
Gracchus Babeuf (23-11-1760/27-05-1797)
La terre n’est à personne, les fruits sont à tout le monde.
Daniel Cordier (1920- : Alias Caracalla
Je livre mes réflexions à Philippe Marmissolle lorsqu’il me rejoint. Habitué à mes humeurs, il ne se départit pas de son calme. En dépit de ma véhémence, il pense autrement : » Le vengeance n’est pas pour demain.Il faudra d’abord rentrer en France. Attends d’être arrivé en Angleterre pour voir comment ça tourne. Tu penses trop à la politique. C’est quand même Gamelin qui était le chef des armées. Il a perdu en quinze jours une guerre qu’il prépare depuis dix ans. Il n’y pas que les traitres, il y a aussi les vieux cons. » Gallimard, 2009, Folio, n° 5206, p.85-86
Jean de La Fontaine : Le renard et le buste
Les grands, pour la plupart, sont des masques de théâtre ;
Leur apparence impose au vulgaire idolâtre.
Jules Breton (1827-1906) : Nocturne
La nuit se mêle encore à de vagues pâleurs ;
L’étoile naît, jetant son reflet qui se brouille
Dans la mare dormante où croupit la grenouille.
Les champs, les bois n’ont plus ni formes ni couleurs.
Leurs calices fermés, s’assoupissent les fleurs.
Entrevue à travers le brouillard qui la mouille,
La faucille du ciel fond sa corne et se rouille.
La brume égraine en bas les perles de ses pleurs.
Les constellations sont à peine éveillées,
Et les oiseaux, blottis sous les noires feuillées,
Goûtent, le bec sous l’aile, un paisible repos.
Et dans ce grand sommeil de l’être et de la terre,
Longtemps chante, rêveuse et douce, des crapauds
Mélancoliquement la flûte solitaire.
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799)
Ce n’est rien d’entreprendre une chose dangereuse, mais d’échapper au péril en la menant à bien.
Jan Karski (1914-2000) : Mon témoignage devant le monde
… elle revint avec un journal slovaque. Le titre, en énormes lettres noires, me fit l’effet d’une bombe qui exploserait dans ma tête : »La France a capitulé !1)«
Mot à mot, car je ne connaissais pas suffisamment le slovaque, je lus l’article qui détaillait ce titre. Je le lisais et le relisais, comme si cette répétition pouvait modifier ce que j’avais pensé être un mensonge du lieutenant SS : le maréchal Pétain avait signé un armistice dans la forêt de Compiègne. Devant les Allemands l’armée française s’était complètement effondrée. Le vieux maréchal avait appelé ses compatriotes à une obéissance absolue. La collaboration… L’Allemagne avait vaincu l’Europe occidentale. Il me fallut quelques minutes pour comprendre et réaliser les faits et je connus alors un véritable désespoir. Pendant des siècles, nous avions été liés à la France par des liens historiques et culturels. Et pour nous autres Polonais, la France était presque une seconde patrie. Nous l’aimions de cet amour profond, irraisonné, dont nous aimions la Pologne. De plus, tout notre espoir de libérer la Pologne reposait sur la victoire de la France. Désormais je ne voyais plus aucune issue. 2). Robert Laffont, 2010, Points, P2543, p. 237
Note : Il convient de rappeler que la Pologne n’avait nullement capitulé en septembre 1939, comme le voudraient nombre de manuels universitaires français qui qualifient la capitulation des défenseurs de Varsovie le 28 septembre de « capitulation de la Pologne ». Or, si le 17 septembre 1939, le gouvernement polonais avait sollicité de son alliée roumaine un « droit de passage » pour gagner, in corpore la France, suivi par le commandant des forces armées, c’était précisément pour éviter d’être pris et contraint à signer une capitulation quelconque et pour au contraire, continuer la lutte, au côté de la France…